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Liszt “Faust-Symphonie” - Montréal

LA PRESSE (Claude Gingras 2011)

Colossal maître d'oeuvre de l'opération qu'il avait entreprise, Alexis Hauser a signé là une autre magistrale réussite qui, encore une fois, suscite la question qu'il n'est pas politically correct de poser et que, pour cette raison, justement, j'ose poser: comment se fait-il que cet homme ne soit pas le chef de l'OSM? Comme toujours, Hauser dirigeait par coeur. Il avait mémorisé cette partition très touffue et très complexe de plus de 300 pages et en assurait la réalisation auprès d'un orchestre d'étudiants sans réelle expérience du concert, alors que bien des chefs n'osent prendre un tel risque même avec un orchestre professionnel. Il est clair que Hauser ne procède pas ainsi pour épater la galerie, mais tout simplement pour avoir les mains libres. Il sait exactement où se place chaque intervention importante dans le déroulement du discours et la souligne avec une énergie qui électrise à la fois les musiciens et les auditeurs. Hauser nous a donné là un Liszt d'un extraordinaire souffle romantique: un premier mouvement haletant et rêveur, un deuxième d'une extrême délicatesse, un troisième moqueur et déchaîné, assorti d'orgue. L'orchestre tout entier et ses composantes sonnaient avec le maximum de puissance et de beauté sonore. Les raffinements du mouvement central découvrirent quelques légères imprécisions de jeu. Peu importe. Je retiens plutôt la force unifiée des sept contrebasses, la griserie des flûtes et des clarinettes jouant par deux, les solos angoissés du basson (même si la jeune soliste a ignoré quelques indications «perdendo» de fin de phrase). 

Colossal maître d'oeuvre de l'opération qu'il avait entreprise, Alexis Hauser a signé là une autre magistrale réussite qui, encore une fois, suscite la question qu'il n'est pas politically correct de poser et que, pour cette raison, justement, j'ose poser: comment se fait-il que cet homme ne soit pas le chef de l'OSM? Comme toujours, Hauser dirigeait par coeur. Il avait mémorisé cette partition très touffue et très complexe de plus de 300 pages et en assurait la réalisation auprès d'un orchestre d'étudiants sans réelle expérience du concert, alors que bien des chefs n'osent prendre un tel risque même avec un orchestre professionnel. Il est clair que Hauser ne procède pas ainsi pour épater la galerie, mais tout simplement pour avoir les mains libres. Il sait exactement où se place chaque intervention importante dans le déroulement du discours et la souligne avec une énergie qui électrise à la fois les musiciens et les auditeurs. Hauser nous a donné là un Liszt d'un extraordinaire souffle romantique: un premier mouvement haletant et rêveur, un deuxième d'une extrême délicatesse, un troisième moqueur et déchaîné, assorti d'orgue. L'orchestre tout entier et ses composantes sonnaient avec le maximum de puissance et de beauté sonore. Les raffinements du mouvement central découvrirent quelques légères imprécisions de jeu. Peu importe. Je retiens plutôt la force unifiée des sept contrebasses, la griserie des flûtes et des clarinettes jouant par deux, les solos angoissés du basson (même si la jeune soliste a ignoré quelques indications «perdendo» de fin de phrase). 

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