LA PRESSE (Claude Gingras)
La juxtaposition du délicat Debussy et du tonitruant Chostakovitch crée un inhabituel contraste que Hauser souligne d'autant mieux qu'il tire le maximum de chacune des deux oeuvres. Une fois de plus, il nous étonne en dirigeant le concert entier de mémoire, ce qui est particulièrement à signaler dans le très long Chostakovitch où sont sollicités, pendant 63 minutes, un orchestre et un choeur constitués d'étudiants. L'hommage à Debussy est un peu plus modeste: 37 minutes. Le chef autrichien imprime une sorte de sensuelle mobilité aux Nuages qui ouvrent le triptyque. Le cor-anglais est impeccable dans sa petite phrase répétée, le chef conclut en suivant à la lettre ce que Debussy demande: «plus lent»...«encore plus lent». Il lance ensuite tout l'orchestre dans d'éblouissantes Fêtes aux lointaines trompettes en sourdine. Les voix de Sirènes manquent un peu d'homogénéité cependant et sont même légèrement fausses au début. Le Chostakovitch est bouleversant… Pour le premier mouvement, Hauser revient au texte original, ignorant donc (et avec raison) la version contenant les retouches que les autorités soviétiques avaient imposées aux auteurs. Manifestement très inspiré par le sujet et aiguillonnant l'orchestre et le choeur avec une énergie de tous les instants, Hauser reconstitue la fresque de Chostakovitch dans sa pleine et terrifiante réalité. Les envolées rageuses et extrêmement dissonantes de tout l'orchestre, le tuba solitaire et les sourdes timbales de la peur, les sifflements sardoniques des bois, les accents moqueurs émanant des petites percussions ou du choeur : tout est là. Quelle passionnante expérience, après l'inexistant Chostakovitch du nouveau venu Petrenko plus tôt.
La juxtaposition du délicat Debussy et du tonitruant Chostakovitch crée un inhabituel contraste que Hauser souligne d'autant mieux qu'il tire le maximum de chacune des deux oeuvres. Une fois de plus, il nous étonne en dirigeant le concert entier de mémoire, ce qui est particulièrement à signaler dans le très long Chostakovitch où sont sollicités, pendant 63 minutes, un orchestre et un choeur constitués d'étudiants. L'hommage à Debussy est un peu plus modeste: 37 minutes. Le chef autrichien imprime une sorte de sensuelle mobilité aux Nuages qui ouvrent le triptyque. Le cor-anglais est impeccable dans sa petite phrase répétée, le chef conclut en suivant à la lettre ce que Debussy demande: «plus lent»...«encore plus lent». Il lance ensuite tout l'orchestre dans d'éblouissantes Fêtes aux lointaines trompettes en sourdine. Les voix de Sirènes manquent un peu d'homogénéité cependant et sont même légèrement fausses au début. Le Chostakovitch est bouleversant… Pour le premier mouvement, Hauser revient au texte original, ignorant donc (et avec raison) la version contenant les retouches que les autorités soviétiques avaient imposées aux auteurs. Manifestement très inspiré par le sujet et aiguillonnant l'orchestre et le choeur avec une énergie de tous les instants, Hauser reconstitue la fresque de Chostakovitch dans sa pleine et terrifiante réalité. Les envolées rageuses et extrêmement dissonantes de tout l'orchestre, le tuba solitaire et les sourdes timbales de la peur, les sifflements sardoniques des bois, les accents moqueurs émanant des petites percussions ou du choeur : tout est là. Quelle passionnante expérience, après l'inexistant Chostakovitch du nouveau venu Petrenko plus tôt.